Eloise Guettat est une entrepreneuse française expatriée à Hong-Kong. Nous nous sommes rencontrées en 2013 à Shanghai! En 2019, Eloise Guettat lance Tisarôm, une marque de tisanes créées à partir de fleurs des champs françaises.

 

Comment t’es venue l’idée de Tisarôm?

 

Ma première « rencontre » avec la tisane date d’il y a longtemps, c’est la boisson que ma grand-mère Nicole me faisait l’été dans le nord de la France quand je venais la voir depuis Hong-Kong. C’était assez incroyable pour moi de juste pouvoir aller dans son jardin, ramasser quelques plantes et en extraire une boisson douce et réconfortante en quelques minutes. Ayant grandi à Hong-Kong pendant 16 ans, notre petit balcon ne nous permettait pas vraiment de faire cela ! 

Plusieurs années plus tard, pour valider mon master d’école de commerce, je devais rendre un business plan très détaillé d’un potentiel projet d’entreprise. Je me suis donc repenchée sur la tisane et ses vertus, de plus il y a une demande en hausse de la part des consommateurs souhaitant boire des boissons saines et naturelles. 

Pourquoi avoir décidé d’implanter ton entreprise en Asie ? 

 

Il y a d’abord la facilité de commencer sur le marché d’Hong-Kong que je connais bien, c’est une ville cosmopolite où tout va vite et qui offre de nombreuses opportunités. Les locaux apprécient particulièrement les produits d’origine française auxquels ils font confiance. Il est facile ici de rencontrer beaucoup de personnes différentes qui sont prêtes à aider et à donner de bons conseils. De plus, la population à Hong-Kong est de 7.5 millions ce qui est une bonne échelle afin de voir comment le consommateur réagit aux produits.  

 

Savais-tu comment créer une entreprise à Hong-Kong?

 

Non, je n’avais pas vraiment regardé tous les détails mais j’avais pu échanger avec des entrepreneurs et comprendre un peu comment faire. Grace à ma résidence permanente, cela n’a pas été trop difficile pour moi. Il est vrai qu’aujourd’hui avec les restrictions et les changements c’est un peu plus compliqué et les processus sont plus longs. 

 

Il y a une vision médicinale de la tisane et une culture prononcée du thé en Asie, quelle est ton approche pour que le marché asiatique adopte Tisarôm?

 

Depuis le début je ne souhaite pas que mon produit soit trop vu comme justement une tisane médicinale. Ici les locaux consomment beaucoup de « Chinese medicinal herbal tea » qui soignent leurs maux mais qui a un gout très amer et peu agréable ! Mon approche est de plutôt leur expliquer que ma tisane est avant tout une boisson agréable à boire, et qui bien sûr fait du bien au corps. Je leur explique aussi que les recettes sont pensées grâce à l’aide d’un docteur en pharmacie et d’une spécialiste en plantes ce qui apporte un côté bien-être au produit. Tisarôm est aussi une boisson qui fait partie d’un certain « lifestyle », c’est une boisson saine et moderne, il y a mélange différent pour chaque moment de la journée et qui peut se boire chaud ou froid. 

Tu es même allée à la rencontre des producteurs français pour exporter une French Touch authentique!

 

Oui c’est très important pour moi de pouvoir avoir une marque avec des valeurs et une authenticité. Je souhaite que de la récolte à la dégustation, je puisse avoir une parfaite traçabilité de mes produits et de leur impact sur l’environnement. Il y a un vrai problème pour les agriculteurs qui ne sont pas assez mis en avant. Le travail de la terre est un métier très difficile et avec la mondialisation les agriculteurs français ont de plus en plus de mal à s’en sortir. Je souhaite pouvoir les soutenir dès que possible et d’avoir un produit qui respecte la nature en utilisant des packagings biodégradables. 

 

Je suppose qu’il a été plus contraignant de naviguer entre les 2 pays pendant cette année de pandémie. Est-ce que les restrictions ont eu un impact sur le bon développement commercial de Tisarôm?

 

Oui malheureusement je n’ai pas pu rentrer en France depuis maintenant un an, cela a fortement impacté des projets et des objectifs. A Hong-Kong nous en sommes déjà à la quatrième vague du virus et des restrictions ce qui a impacté beaucoup de restaurants, d’hôtels et d’espace retail comme partout. Mais j’ai eu aussi beaucoup de nouveaux consommateurs qui m’ont dit faire beaucoup plus attention à leur santé et de vouloir prendre de bonnes habitudes comme réduire la caféine ou théine et boire plus de tisane par exemple. 

Je suis convaincue des vertus de la tisane, j’espère que vous allez aussi distribuer en Europe! Est-ce une ambition pour Tisarôm?

 

Oui c’est dans les projets 2021 ! Dès que tout ira mieux et que les frontières rouvriront j’ai comme projet de venir en France et de trouver des points de vente sympas ! J’ai déjà pu avancer sur la logistique donc espérons que ça ne tarde plus. Je pense que la France notamment est un marché où les consommateurs connaissent déjà la tisane et ses vertus. Il y a encore un manque de bonne qualité et de modernité dans le marché de la tisane en France que j’espère que de nouvelles marques comme Tisarôm pourront le combler.  

 

Tes projets 2021?

 

Lancement de tisanes à base de légumes, avoir une plus grande palette de mélanges et trouver encore plus de super fournisseurs qui nous régalent avec les plantes ! Et comme déjà dit j’espère rendez-vous dans certains points de vente français ! 

 

Un mot pour les femmes qui nous lisent qui veulent se lancer?

 

L’entrepreneuriat est une aventure qui fait peur au vu des incertitudes et des challenges qu’elle engendre mais c’est la meilleure décision que j’ai prise et qui m’a énormément apportée. Si vous croyiez fermement à votre projet et à ses valeurs, n’hésitez plus et foncez !!

Pour en savoir plus, voici l’interview d’Eloise Guettat sur Courrier International.

Si vous voulez goûter les tisanes Tisarôm, c’est par ici : https://tisarom.com/ 

Et voilà pour suivre Tisarôm ou Eloise Guettat directement sur instagram!